•   Mon Chemin de Compostelle - 15

     

    08 juin – Sauvelade – Lychos (29 km)

     

    Navarrenx ville fortifiée par Vauban au bord du Gave d’Oloron. Cette cité, frontière de la Navarre voit se profiler les ombres de Jeanne d’Albret et du futur Roi de France : Henri de Navarre.

    La journée est très chaude et un bain dans le Saison nous rafraîchit, plutôt nous glace mais cette petite halte que P. ne boude pas, nous fait un grand bien et c’est ragaillardis que nous rentrons dans nos chaussures. Ce soir entre Lichos et Aroué c’est à la ferme Bohotéguia que nous nous poserons. Les indications sont assez sommaires et nous devons nous livrer à un jeu de piste avant d’y arriver.

    La ferme est tenue par une jeune femme, sa mère et ses deux frères. Ce sont des gens très généreux. Les difficultés causées par des manœuvres pas très nettes de la mairie, dont son représentant est un concurrent, met le doute sur l’opportunité de continuer à exploiter. Le service de l’hygiène, envoyé après le décès du père il y a 2 ans, les contraint, pour être à la norme, à mutiler des bâtiments vieux de plusieurs siècles. Ils ont préféré supprimer la possibilité donnée aux pèlerins de cuisiner eux-mêmes. Ceux-ci ne s’en plaindront pas.

    Ils font la connaissance d’un groupe de pèlerins venus de l’Oise. Ils les reverront plus tard. La boisson d’accueil, la douche, la lessive, tout se déroule au mieux. Les oiseaux (non, c’est dans les arbres), les Oisans (non c’est dans l’Oisans) enfin bref les pèlerins de Chantilly dans l’Oise (donc les Cantiliens) réunis en association de randonnée attendent leur président parti chercher un autre membre de l’équipe. Ils tardent et pour le bon ordonnancement l’hôtesse ne servira que le groupe complet. En attendant des grands pichets de vin blanc aromatisé de cassis font patienter les affamés. Un gage est promis aux retardataires (faire la vaisselle par exemple). La table est comme chaque fois copieusement garnie. Merci de toutes ces générosités. Un presque voisin de Lyon (Charbonnières) fait assaut d’humour, quatre Allemandes apprécient peu, alors il en profite pour les taquiner. Le café et l’extinction des feux mettront fin aux hostilités.

     

    Avant de reprendre le Chemin, un bon petit déjeuner est servi et une table ouverte permet de composer le pique-nique du midi.

     

    09 juin – Lychos – Ostabat (28,5 km) 

     

    Nous ne partons pas toujours les premiers mais souvent nous doublons les matinaux. A Aroué nos deux pèlerins retrouvent les 4 Libournais. Ils marchent maintenant avec leur curé pour quelques étapes.

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    Jacqueline chemine toujours en arrière. A la chapelle de Soyarce elle double l’humoriste de la veille et trotte pour rattraper P. Ce qu’elle ne sait pas c’est que P. s’est dirigé vers la chapelle pensant qu’il aurait le temps de visiter avant qu’elle n’arrive. Lorsqu’il repart l’humoriste lui confirme qu’elle est passée. Il mettra un peu de temps à la rattraper et lui demandera si elle a mangé du lion ce matin. Puis tel un TGV il allonge le pas. Jacqueline double une partie des pèlerins de l’Oise ainsi que les Allemandes. Après 2 heures de marche, elle espère que P. l’attend à l’ombre d’un arbre. Non, il court, court, court. Elle n’en peut plus, nous non plus et les genoux se demandent ce qui les fait galoper ainsi. Elle aperçoit au loin un endroit arboré, à l’ombre, croit distinguer P.. Encore déçue elle décide de s’asseoir avec l’autre partie du groupe de pèlerins de Chantilly. Une voiture fait le chemin avec eux. Ils attendent le casse-croûte. Elle s’arrête ¼ d’heure le temps de se restaurer un minimum (sa réserve d’eau est vide) et de nous reposer puis repart. P. l’attend 200m plus loin. Ils se réapprovisionnent en eau et repartent. « Ne refais plus jamais ça P. de marcher 3 heures sans arrêt ». (Mais pourquoi je traîne encore cette nana).

     Ils prennent la route. P, se souvenant que Jacqueline est fatiguée s’arrête sur le bord dans l’odeur des pots d’échappement. C’est pas terrible ici, elle préfère continuer. Ils trouvent un peu plus loin un pré en hauteur où ils peuvent se mettre à l’aise et nous avec. (Casse-pieds la nana mais elle n’a pas tort). Ils partagent le pique nique.


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    Chapelle d'Harembeltz

    L’étape du jour se termine à Ostabat à la Maison Ospitalia. Les Libournais avec leur curé, les Cantiliens et nos deux marcheurs se retrouvent à partager une salle d’eau avec deux douches. Comment se servir des deux douches dans la même pièce. D’autant qu’après vérification une seule douche fonctionne. Arrive le tour de Jacqueline, elle entre, réfléchit et prend la douche à gauche en entrant car l’autre, au fond à droite, fuit. Il faut lever le flexible afin que l’eau coule et tout se passe bien.   
    En sortant elle entend les commentaires. La douche qui fonctionne est celle de droite, « Ah bon ! moi j’ai pris celle de gauche ». Comme il reste encore du monde à passer et que les deux douches sont utilisables elle suggère que les couples y aillent ensemble. Sacrilège sur le Chemin on ne s’approche pas !!! N’est-ce pas Foulque ? (le curé). Je vous donne l’absolution dit-il !!! « D’autant que c’est faire preuve de charité chrétienne envers les autres pèlerins fatigués » renchérit Jacqueline.

    La stèle de Gibraltar est la croisée de trois chemins : celui du Vézelay, de Tours et du Puy en Velay.

     Mon Chemin de Compostelle - 15

    A partir de là ces trois chemins seront communs. 

    Ce soir, Jacqueline et P, mangent sur place. Surtout Jacqueline car P n’a pas faim, le repas de la veille au soir où il s’en est donné à cœur joie est encore dans la mémoire de son estomac. Foulque en accord avec tout son groupe (eux vont au restaurant à Ostabat) propose de dire la messe lorsqu’ils rentreront car il ne l’a pas dite aujourd’hui. La fatigue terrasse nos 2 amateurs qui se seront endormis. Les chants ne les ont même pas réveillés.

    Au petit matin leur hôte qui avait eu la gentillesse de leur apporter la veille une bouteille de porto et un apéritif du pays, revient avec des œufs qu’ils font cuire. Le pique- nique s’étoffe.

    A suivre ...


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    Mon Chemin de Compostelle - 14

    Sauvelade

    06  juin – Miramont sensacq - Pomps (28 km) 

     

    Ce soir nous serons à Pomps. La pause du midi se fait à Arzacq. Au café, sous les arcades, la patronne leur permet de déjeuner sur place et leur prête même des fourchettes car si P. a un couteau multifonction, ils n’ont rien d’autre que des instruments en plastique. Les rillettes de canard achetées la veille au soir sont les bienvenues.

     Mon Chemin de Compostelle - 14

    Le paysage est vallonné, il nous faut monter, descendre, marcher sous le soleil sans arbre pour goûter un peu de fraîcheur, le guide qu’ils ont en leur possession n’est pas très explicite, ils pensent prendre des variantes, cherchent, se renseignent et arrivent. Le gîte de Pomps est un bungalow annexé à la salle de sport. Une étuve par grosse chaleur. L’épicerie du coin tient lieu d’accueil. Ils retrouvent les 4 Libournais. Petit déjeuner pris en commun avec cerises en nombre, le chemin continue.

     

    07 juin 2004– Pomps – Sauvelade (26 km) 

     

    En quittant Pomps, sur la gauche du chemin apparaissent en point de mire les Pyrénées. Le spectacle est de toute beauté ; charmée, Jacqueline envoie un texto à M.. Elle aurait tant aimé qu’il soit là pour partager avec eux ce décor merveilleux et pouvoir le garder en photos. Il reste gravé dans sa mémoire comme tout le Chemin. Une des caractéristiques des régions qu’ils traversent ce sont les parterres de roses ornant de belles propriétés et partageant l’espace avec les pivoines et les arums.

     

    Sur le Chemin, ils croisent parfois des pèlerins qui sont sur le retour. Ce jour, ils rencontrent Jean-Marie, sa stature, son accoutrement, sa figure douce et barbue pourrait faire penser que Saint Jacques chemine sur son Chemin. Après les salutations il explique qu’il vient de Tours, est allé à Cap Finistère (100 km après Santiago de Compostella au bord de la mer là où se termine la terre) et rentre par la via Podiensis jusqu’à Besançon. Il marche pour une cause : le don du sang. Chaque jour un pèlerin du terroir l’accompagne. Il passera le 13 juillet à Lyon.

     

    Arthez de Béarn : dimanche, jour de la fête des mères et des communions. Après avoir fait tamponner leur carnet à la boulangerie (hier ils n’ont pas pensé à le faire à Pomps et ce matin l’épicerie était encore fermée lorsqu’ils sont partis), Jacqueline entre dans l’église. Pascal est comme à l’accoutumée devant, où est-il encore passé ?  Elle le voit, arrêt café. Elle a l’audace de parler basket (Orthez est à quelques kilomètres). Le patron du bar lui dit vertement qu’ici seul le « rugueby »… a droit de cité, le basket c'est pour les minets. 

     

    A Maslacq ils font les courses, se rafraîchissent (il fait très chaud) et se dirigent vers le Gave de Pau. Ils s’installent au bord du Gave à l’ombre et partagent leur casse-croûte. Jacqueline nous libère. Nous pouvons gigoter allégrement. Il ferait bon rester ici, mais nous ne sommes pas encore au bout du chemin.

     

    Mon Chemin de Compostelle - 14Le gîte ce soir est à Sauvelade. Sauvelade et son Abbaye cistercienne. Gaston IV « dit le Croisé » partant combattre les Sarrasins en Aragon faillit se noyer dans les eaux du Laà. Sauvé, il fit la promesse à Marie de fonder à cet endroit une Abbaye. Il offrit aux Bénédictins la forêt du Faget pour y bâtir un monastère. Dans l’Abbatiale, dont l’acoustique permet de chanter à nos pèlerins de Libourne, se trouve une très belle statue de Saint Jacques. Le repas du soir est pris en commun. En attendant que nos hôtes nous accueillent, nous visitons le musée relatant

     

    l’historique de l’Abbaye. Mon Chemin de Compostelle - 14

    Mon Chemin de Compostelle - 14

      

      

      

      

      

      

      

      


     

      


     

      

     Les photos de Sauvelade ont été prises en septembre de la même année M. ayant demandé à Jacqueline si elle voulait venir refaire avec lui le Chemin  qu'il avait du abandonner. Ils sont repartis d'Aire sur Adour

    A suivre ....


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    04 juin 2004 Eauze – Lanne-Soubiran (28 km)

     

    Comme chaque matin, le petit déjeuner avalé, nous reprenons le Chemin. Nous y trouvons Jean le Toulousain et Véra la Brésilienne. Ils se sont rencontrés sur le Chemin l’année précédente et ont décidé de faire une partie du Chemin ensemble. Saint Jacques réserve parfois des surprises en réunissant des êtres qui ne se seraient jamais croisés sans lui.

    La pause du midi se fait à Nogaro. Pour y arriver ils ont emprunté la route long ruban en montagne russe. Ce qui est frustrant pour Jacqueline c’est de marcher seule en faisant grand effort pour rester en contact avec ses co-marcheurs. Lorsqu’ils s’arrêtent elle les aperçoit, mais à ce moment-là ils repartent dès qu’ils voient se pointer le bandana qu’elle porte en permanence et qui la protège du soleil. Il lui permet d’essuyer la sueur qui perle à son visage. Petite sieste puis café où ils voient Jean et Véra pour la dernière fois, ils font étape ici. Nous nous continuons vers Lane Soubiran.

    Depuis que la pluie nous a rafraîchis, M. souffre. Il craint cette météo, il a beaucoup forcé vers Cahors et l’inquiétude perce petit à petit. La pommade des genoux de Jacqueline lui sert aussi pour masser le coup de pied de sa jambe gauche. Il s’arrête plus souvent pour admirer le paysage où regarder la carte. Au début du chemin qui mène au gîte « la Maison Labarde », il demande à ses co-marcheurs de continuer. Il doit se reposer et les rejoindra plus tard. Après des hésitations ils acceptent et le laissent pour un instant.  En route ils croisent un tracteur. Jacqueline interpelle le conducteur et lui demande s’il reviendra sur ses pas. Non, il rentre chez lui et ne pourra pas ramener M. Arrivés au gîte ils cherchent un vélo. P. se propose de retourner. Il portera le sac et M. montera sur le vélo. Pas besoin M. se pointe à l’entrée. Ouf. Enfin pour une courte durée car ce sera sa dernière étape. Il souffre de plus en plus et déclare forfait.

    La table de nos hôtes est accueillante. Ils gavent des canards pour le foie gras et les confits. Nous partageons notre repas avec deux dames pèlerins (ne pas dire pèlerine). Elles sont de Bretagne, sont grand-mères des mêmes petits enfants et sont parties ensemble pérégriner.

    A chaque étape, nos pèlerins font tamponner leur « Carnet du pèlerin ». Si, sur le Camino français, ce n’est pas obligatoire, en Espagne, c’est un véritable passeport. Il faut le montrer pour être accepté et justifier d’un nombre de kilomètres suffisant (10 km minimum) sinon le pèlerin doit aller plus loin. M. recueille le dernier tampon de son périple et grâce à notre hôtesse, se fait transporter jusqu’à Aire-sur-l’Adour afin de prendre un car puis un train qui le ramèneront chez lui, près d’Agen.

     

    Si, quitter un pèlerin qui est au terme de son chemin n’est pas facile, quitter un ami blessé et partir finir le sien est une épreuve. « Je marcherai pour toi « lui a dit Jacqueline. Dernière photo (ci-contre) car ils perdent aussi leur photographe. Bon, les petits il va falloir assurer. 

     

    05 juin– Lanne Soubiran – Miramont Sensacq (40 km) 

     

    Je ne met pas les km pour l'exploit mais pour nous situer.

     

     Encore une fois ce sont les ondes qui les relient. Le portable textote « triste de vous avoir quittés. Aurais aimé aller au bout. Saint Jacques en a décidé autrement. Bon Camino. Bises à vous 2 ». Nos deux marcheurs mettent un pied devant l’autre et avancent. Il arrive souvent que des gens généreux ouvrent leur portail et offrent un café ou une boisson rafraîchissante aux pèlerins, c’est ainsi que P. et Jacqueline posent leurs sacs avant Barcelonne du Gers.

     

    Nous traversons le pont pour entrer dans Aire-sur-l’Adour, quittant le Gers pour les Landes. La pause pique-nique au bord de l’Adour est un réconfort ainsi que le café pris en terrasse. Nous longeons la cathédrale Saint Jean Baptiste ainsi que la halle aux grains. Ensuite nous montons vers l’église Sainte Quitterie. Sainte Quitterie, princesse wisigothe décapitée pour avoir refusé d’adjurer la foi chrétienne. Sur les lieux de son exécution jaillit une source aux vertus miraculeuses. L’eau de la source permet aux pèlerins de se rafraîchir.

    Et se rafraîchir, nos deux amateurs pèlerins vont en avoir besoin. P. suit le guide pour se diriger. Prenez la rue…, laissez à gauche… puis à droite…Ignorez la croix qui indique de ne pas prendre et prenez… c’est simple mais à coté du marquage il est dit « Vous pouvez aussi prendre la piste vtt » que croyez vous qu’ils fissent ? Ils prennent la piste et gambadent (enfin cheminent) sur les sentiers ombragés, se retrouvent plus bas vers un stade. Plus de marque, ils se renseignent et apprennent que le chemin est juste à l’entrée d’Aire-sur-l’Adour. Ils sont ainsi, au bout de 1 h ½, revenus au point de départ (un tour de piste gratuit). Ils repartent, remontent, assoiffés, transpirant. Soudain ils aperçoivent le marquage sur un arbre juste après la rue où ils ont tourné. Simple pourtant !!!. Le guide datant, ne leur avait pas permit de voir le nouvel itinéraire. Ils s’arrêtent pour boire une bière, remplir leur réserve d’eau. Pause bien méritée.

    L’étape du jour se termine à Miramont Sensacq. Encore faut-il y arriver. P., sur l’injonction de Jacqueline, part devant avec le guide. Juste avant Miramont elle demande à un particulier son chemin, il lui indique le plus facile. Erreur car, seule, elle ne sait plus s’il faut tourner à droite où à gauche et, bien sûr, elle tourne mal. Perdue, découragée, fatiguée (le tour d’Aire a rallongé la sauce de 6 km ~) elle attendrait bien le croque-mort (vous savez celui du cimetière). Mais M. au bout du fil s’enquiert; sur ses conseils elle appelle les hôtes du gîte. Pour se situer, elle parle d’une maison avec des palmiers qui sont en réalité des bananiers. Qu’importe, ils viennent la chercher. Pascal, aussi, s’est trompé. Ils le récupèrent en route. Alors le rituel du soir peut commencer ( notre soigneur n’est plus là, mais elle se débrouille dorénavant seule). Sur place ils trouvent le repas du soir et même un peu plus pour le lendemain. Ils cuisinent. C’est à cette étape qu’ils rencontrent quatre pèlerins de Libourne, ils les reverront souvent par la suite.

    A suivre ...


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  • Mon Chemin de Compostelle - 12

    Condom 

    1 juin – Flamarens-Condom (42 km) 

     

    Miradoux, joli nom, nous y faisons la pause café. La journée qui nous amène à Condom est une étape où pluie alterne avec éclaircies et chemin avec route. Ils conjuguent j’encapuchonne, tu décapuchonnes, ils rencapuchonnent. M, toujours bucolique et gentleman, cueille pour Isa et Jacqueline un petit bouquet de pois de senteurs. Ce n’est pas grand-chose mais ça fait plaisir. Arrêt dans un café. En sortant Jacqueline est si fatiguée qu’elle prend le chemin à l’envers ce qui fait rire l’équipe. Isa trouve elle aussi que M. et P. se prennent pour des marathoniens. Qu’est-ce qui les fait courir ?

    ... Remarquez ils marchent normalement, eux, c’est elles qui sont lasses de la pluie, de la route, des pieds, des genoux. Et nous alors qu’est-ce qu’on devrait dire, toujours sur le grill!.

     

    Condom : Elles cherchent d’abord les coéquipiers et trouvent P.. Puis le gîte où M. est déjà arrivé. La pluie de la journée a réveillé chez lui des douleurs qui l’inquiètent. Demain Isa qui doit faire son chemin vers Lourdes les quitte. Elle les invite au restaurant à la Pizzeria à côté car pas question d’aller en ville. Encore un déchirement. Heureusement l’ambiance est festive. Ils échangent à nouveau leurs coordonnées, se promettent de se contacter lorsque chacun aura fini son Chemin, de se raconter.

     Mon Chemin de Compostelle - 12

    Une nuit encore en commun à tout partager : le dortoir, les ronflements, le petit déjeuner, les au revoir et même quelques yeux mouillés. Kenavo, Madame la Marquise. Vous allez nous manquer. Ce n’est qu’un au revoir ….

     

    Et la vie sur le Chemin continue à trois. Michel, qui est de la région, conseille de faire un petit crochet par Larressingle (petite Carcassonne). Son château, son église, ses douves témoignent de la vie de nos ancêtres au Moyen-âge. Si la saison permet de visiter sans bousculade, il n’en est pas de même en été où les touristes affluent.

     Mon Chemin de Compostelle - 12

    Photo du net

    Quelques cartes postales achetées, un café pris à l’auberge où une charmante jeune fille répond, à leur regret, de ne pas avoir un peu de beurre pour les tartines du lendemain, par un sourire et une petite plaquette de beurre. (Toujours la générosité sur le Chemin).

    Il fait chaud et l’espoir d’une bière à Bretagne d’Armagnac est déçu. En effet, le seul café sur des kilomètres est fermé pour cause ... de marche ! Si les cafetiers font concurrence aux pèlerins, qui les rafraîchira ? Ils repartent gaillardement.

    L‘étape de ce jour se termine à Eauze. Eauze, capitale de la Novempopulanie, ancienne province de la Gaule romaine, ainsi appelée car elle regroupait neuf peuples.   

    Vite une terrasse et un verre de bière. Soudain dans cette quiétude, le portable sonne, c’est Isa qui leur donne sa position et leur conte ses aventures. Elle est à Vic-Fezensac. Sans gîte pour la nuit, elle est allée au syndicat d’initiative et là une charmante personne lui a offert l’hospitalité. Ils sont heureux de ce contact par ondes interposées. Ensuite, installation au gîte, douche et la soirée peut commencer.

     Mon Chemin de Compostelle - 12

     Si vous longez la cathédrale, vous croisez le chemin qui mène à Jérusalem. Si vous vous installez à la terrasse du café d’en face vous dégustez le Floc de Gascogne (le Floc de Gascogne est un vin de liqueur à l’Armagnac marié avec un jus de raisin frais), après la marche et avant de se restaurer, lorsque les sacs sont posés, c’est un moment de grande détente, si en plus le patron vous prépare des rillettes de canard alors le pèlerin oublie les fatigues de la journée. C’est ce que font nos trois marcheurs. Retour au gîte, ce soir c’est cuisine. Une partie des pâtes non mangées sera laissée aux suivants. Après la nuit précédente où Jacqueline a mal dormi, cause de ronflements, les bouchons d’oreilles s’étant malencontreusement cachés on ne sait où et réapparus, ce soir elle dort bien, nous nous en profitons aussi pour nous reposer.

      

    A suivre ...

     


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    Mon Chemin de Compostelle - 11 

     La halle d'Auvillar et les maisons à arcades

    31 mai– Moissac – Flamarens (35 km) 

     

    Le rendez-vous est fixé à 7 h 30 devant l’abbatiale, avec M. Ils sont tous exacts. Ils longent le canal en direction d’Espalais pour atteindre ensuite Auvillar. Isa, maintenant, marche avec eux. Jacqueline et elle devisent agréablement lorsque par portables interposés M. demande si tout va bien car elles sont en arrière. C’est plaisant de le savoir attentif.

     

    Mon Chemin de Compostelle - 11A Auvillar nos 4 pèlerins traversent la place de la Halle aux Grains pour se rendre sur la terrasse d’où ils peuvent admirer la Tour de l’Horloge dominant la Garonne

     

     

    Mon Chemin de Compostelle - 11

      

      

      

    Pas à pas, ils se dirigent vers Saint Antoine. L’église antérieure aux Antonins est marquée du « tau » lettre T grecque qui signe l’héritage des Franciscains et plus particulièrement des Antonins ; ordre crée par le pape Urbain II en 1095 avec pour mission de soigner les malades.

     

    Mon Chemin de Compostelle - 11

      

    Avant l’étape du soir à Flamarens, M. espère voir un ami basketteur handicapé qui habite sur le chemin. La pluie commence à mouiller le paysage et les marcheurs. Jacqueline s’encapuchonne de jaune. Isabelle l’appelle « Bouton d’Or ». M. part devant pour rencontrer son ami. Son rendez-vous manqué, la petite troupe reprend le chemin. 

    Isa est une femme formidable et ensemble les nanas pérégrinent en riant beaucoup. Le genou de Jacqueline se fait à nouveau sentir et sous la pluie ou non, l’étape est dure bien que le terrain ne soit pas difficile. « Ça va, Jacqueline » « Ça va » il faut qu’elle tienne jusqu’à l’étape, elle garde son énergie concentrée, appelle à son secours tous ses gardiens du ciel. Sa certitude d’aller à Roncevaux vacille. M. qui a conseillé à une dame d’arrêter à Vaylats avec une tendinite, lui fait entrevoir la sortie. Elle ne dit rien. Tant que nous mettons un pas devant l’autre, tant que le genou ne flanche pas complètement, elle veut y croire.

     Mon Chemin de Compostelle - 11

    C’est sous la pluie qu’ils prennent possession de leur gîte. Comme à Saint Côme d’Olt, ce sont des particuliers qui mettent à leur disposition le premier étage de leur maison. 3 chambres et un canapé dans la salle commune. Ce soir, Isa cuisine pendant que Jacqueline prend sa douche et le miracle se reproduit. La fatigue, les douleurs, le doute, tout s’atténue. Soudain Isa dit « tu imagines, M. et moi, on connaît Pluvigner en Bretagne. C’est drôle, non » « Vous connaissez Pluvigner mais c’est la ville natale de ma mère, ma grand-mère était cousine du coureur cycliste Jean-Marie Goasmat » Ils sont quatre dans la pièce, inconnus il n’y a pas 3 semaines et 3 connaissent Pluvigner et Jean-Marie Goasmat, c’est délirant. Avant de dormir, M. procède à nos soins, nous les braves petits pieds vaillants et eux les genoux. Une bonne nuit réparatrice et tous sont prêts à continuer.

    A suivre ...

     

     

     


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