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     Mon Chemin de Compostelle - 10 

    29 mai– Saint-Martin – Moissac (18 km)

     

    Nous sommes à Moissac en fin de matinée. Isa n’a pas prévu son gîte. Jacqueline l’invite à les rejoindre au Carmel où ils sont attendus. Ils installent le pique-nique sur une table à l’extérieur devant une chapelle. Puis, ils se dirigent vers l’accueil des pèlerins pour découvrir leur domaine pour la nuit ou plutôt pour les nuits puisqu’ils ne repartiront que lundi matin. Isa qui doit avoir un grand crédit auprès des instances suprêmes peut partager avec nous l’ancienne sacristie transformée en dortoir. Elle entre dans le petit groupe et y restera.

     

    A force de se chevaucher nos orteils se sont fait une ampoule mal placée. M. n’est plus là pour s’occuper de nous. Elle fera appel à un Hospitalier car au Carmel, aussi, il y a des Hospitaliers. Entre autre Denise une Québécoise, qui a la langue bien pendue et un couple dont le soigneur d’ampoules.

     

    Par le biais du portable nous avons des nouvelles de M.. Portable qui fonctionne quand il y a un réseau. Il a du rallonger considérablement sa première étape (Lascabanes) déjà importante, le camping à la ferme qui devait le recevoir n’ayant pas pu. Ensuite Lascabanes/Durfort/Moissac. Peut-être a-t-il forcé un peu trop.

     Le repas du soir est pris en commun comme dans toutes les maisons religieuses qui nous ont hébergés. 

     

    30 mai– Moissac

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    De Conques à Moissac

    Aujourd’hui ils s’octroient un jour de repos. Jacqueline a l’impression que P., seul, aurait continué. Il aurait pu repartir mais il avait oublié quelques effets à Cajarc et Ph. les a envoyés chez M. qui doit les lui ramener lundi matin avec les réserves d’eau. La magie du groupe doit agir aussi. Après un tour de marché pour réapprovisionnement ils vont à la messe. C’est le dimanche de la Pentecôte, Isa catholique pratiquante et Jacqueline qui pratique un peu moins sont ravies. Dommage le pèlerin est moins bien accueilli qu’au Puy ou à Conques.

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    Après la messe, ils s’installent à une terrasse pour goûter un vin blanc du pays puis retournent pique-niquer sur la table au Carmel. Ils iront, et nous avec, visiter le cloître. Bien entendu, Isa et Jacqueline indisciplinées n’écouteront pas la guide et se guideront seules selon leur inspiration. Elles retiendront pourtant que la construction du chemin de fer aurait pu tout détruire. Grâce à Prosper Mérimée, inspecteur général des monuments historiques, la destruction sera épargnée. Comment imaginer une telle incurie ? Fiers de leur patrimoine les français sont-ils incapables de le préserver ?

    Mon Chemin de Compostelle - 10

    Photo du net

    Dans le préau pousse un cèdre de toute beauté. Jacqueline va s’y ressourcer en étreignant son tronc, enfin ce qu’elle pourra car son envergure est immense !.

     Isa a vu à la télévision un reportage intéressant sur le pont canal. Celui-ci est à 2 km soit 4 km de marche (dire qu’on pensait être tranquilles les orteils en éventail, pour ceux qui peuvent). Ils sont insatiables. La pluie ne les arrêtera même pas.

    Le pont-canal ? :

    Mon Chemin de Compostelle - 10

    Photo du net

     Le pont-canal permet au canal de la Garonne de faire passer la navigation au dessus du Tarn. Construit en 1867, son architecture est proche des ponts canaux de l’Orb à Béziers et de celui d’Agen.

     

    Quelques cartes envoyées, un café pour se réchauffer, repas pris, avec tout le rituel. Pieds soignés, la pause prend fin.

    A suivre ...

     


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    27 mai – Cahors - Montcuq (35 km)

      

    Le petit déjeuner avalé, les provisions du midi achetées nos deux pèlerins repartent gaillardement.

     Pour sortir de Cahors, ils longent le Lot jusqu’au pont de Valentré, puis le traversent et se dirigent vers la montagne. Là, il faut monter des escaliers et du chemin à pic. Michel n’est plus à ses côtés et elle ne l’entend plus comme souvent lui dire « Ça va Jacqueline ? » « Ça va Michel » Alors elle monte, reprend sa respiration, et monte. La halte pique-nique se passe à Lascabannes. Nos pas nous conduisent ce soir à Montcuq au gîte le Soleillou. Nous y retrouverons nos Autrichiens chanteurs qui nous charmeront à nouveau, ainsi qu’un jeune Suisse eurasien qui, lui plante sa tente. Dans la chambre à trois lits, P. et Jacqueline accueillent un des pèlerins autrichiens, un grand gaillard qui doit mesurer pas loin de deux mètres et peser 100 kg ~. P. qui prévoyait de dormir en bas dans le lit superposé change sa stratégie et prend le haut, laissant notre ami plus près du sol. Jacqueline, elle, a un lit simple. Ambiance sympathique.

     

    28 mai– Montcuq – Saint-Martin (35 km)

     

    Au petit matin après un regard sur les monuments de Montcuq nous repartons. Dommage, les églises sont souvent fermées. Et, en avant, haut les cœurs, elle nous exhorte à nous mettre bien en place dans les chaussures car parfois nous avons les orteils qui se chevauchent et elle a mal. Le paysage est fait de vallons où le célèbre chasselas de Moissac se dore au soleil de l’été. Pour le moment, il n’en est qu’à revêtir sa parure de verdure.

    Mon Chemin de Compostelle - 9Au cours de notre pérégrination, nous revoyons Isa qui reste avec nous jusqu’à la descente sur Lauzerte. Là, elle va d’un côté et nous, nous faisons nos emplettes pour le casse-croûte au super marché avant d’entreprendre l’escalade du village. Bastide du XIII° siècle construite sur un piton rocheux, elle domine tout le plateau. Après qu’ils se soient restaurés, assis sur un banc devant les remparts, ils vont déguster un café sur la place des Récollets entourée de ses maisons à arcades, face à l’église.

     Mon Chemin de Compostelle - 9

    Redescente sur le chemin de tout ce que nous avions monté. Le chemin s’étire, grimpe, descend et nous avec.

    Mon Chemin de Compostelle - 9Nous faisons une petite halte à la chapelle Saint Sernin en cours de restauration. Pourquoi faut-il que les souscriptions ou prise de conscience se fassent si tardivement en France pour la sauvegarde du patrimoine ? Souvent ce sont des associations mues par des particuliers amoureux de leur passé et des belles pierres qui attirent l’attention

     

    Mon Chemin de Compostelle - 9

     

      

     

      

    Pascal trouve qu’ils n’ont pas beaucoup avancé depuis leur départ de Lauzerte. Elle lui retrace le chemin parcouru. Il en convient. (Sans cette nana à mes basques j’irais beaucoup plus vite).

     

      

      

      

    Aujourd’hui, contrairement à l’habitude, ils n’ont pas réservé leur gîte, s’en remettant à la grâce de Dieu. Erreur pour un week-end de la Pentecôte. A Durfort-Lacapelette tout est complet et ils sont promenés d’appel en appel jusqu’à ce que les propriétaires d’une chambre d’hôtes leur proposent une chambre à un tarif touriste. Dans un premier temps, Jacqueline déclare le lprix élevé mais, en désespoir de cause accepte. Ils se rendent donc à Saint Martin 3km plus loin. Ils ne se plaignent pas de la prestation. Il y a longtemps qu’ils n’ont pas dormi dans un vrai lit avec literie complète. Le service est conforme, la table correcte sauf que nos hôtes, elle, anglaise et lui, méridional, ont du mal à cacher leurs mouvements d’humeur et les portes qui claquent dérangent notre sérénité. Par contre ils ont le bonheur de retrouver Isa arrivée avant nous et qui est logée dans un petit studio à part. Ils auraient tous pu dormir ensemble sans se gêner, le côté commercial de leur entreprise fait refuser l’arrangement à nos hôtes. Ils sont d’autant plus désappointés que l’ensemble du bâtiment est un ancien prieuré dans lequel autrefois sont venus des pèlerins. Nous espérons que notre passage les aura éclairés sur la spiritualité du Chemin dont ils ignorent tout et sur lequel ils sont placés. La chapelle jouxtant le prieuré reste fermée. Elle faisait partie de l’ensemble. Les propriétaires n’ont pas voulu l’acquérir afin de n’être pas dérangés en donnant la clé. Dommage !!! 

    Nos amis autrichiens, un groupe d’une vingtaine de pèlerins accompagnés d’un véhicule, se sont arrêtés à Durfort-Lacapelette. Ils sont passés à Moissac en repartant vers leur pays. Au revoir peut-être.

    A suivre ... 

     

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    Bon 1er mai 


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