Quya découvre la Tour Eiffel

J'écoute ce qui se dit autour de moi. J'entends un jeune couple qui déclare que pour aller à la Tour Eiffel à pied il faut 1 heure Mais s'ils prennent un moyen de transport c'est beaucoup moins long. Je décide de les suivre, monte dans le bus avec eux, me cache sur un siège près des pieds de la nana pour savoir quand sortir. Elle a mis un casque sur ses oreilles et bouge des jambes en écoutant de la musique. Heureusement ça ne dure pas trop et je me retrouve bien vite dehors. Je miaule car j'ai un peu la nausée mais évite de le faire trop fort. Tu vois Germain je t'écoute.

Les jeunes se dirigent vers une espèce d'arbre tout en ferraille, comme un sapin mais bien plus haut Très très haut. C'est la tour Eiffel. Je ne me souviens pas qu’elle ressemblait à ça. Plein de gens la prennent en photo et même se prennent en photo devant. C'est moins moche que la cathédrale mais quand même. Il y a une longue file pour entrer dedans. J'ai un peu peur de me faire remarquer et attends que tout soit fermé pour monter dessus.

Elle est différente d'un sapin car elle a quatre grosses pattes comme un éléphant. Je choisis celle qui ouvrait pour faire entrer les gens. Et là je monte, je monte. Je me repose et monte encore. Plus je monte et plus elle rétrécit. Soudain une odeur de gamelle chatouille mes narines. Mais comment accéder aux cuisines ? Vous avez compris je suis débrouillarde et je trouve. Je joue les touristes et me régale. Il y a même des endroits pour une petite sieste

La nuit recouvre le ciel de Paris et la lune éclaire la Capitale. Je décide de continuer mon ascension. L’arbre de fer est de plus en plus fin. Quand je suis presque en haut j’entends des voix. Je me cache pour ne pas être repérée. Oui Germain, discrète Quya, attention au panier à salade, la fourrière et la cage Oui mais vous savez ... curieuse comme une chatte. Alors en catimini je m’approche. Il y a des gens. On dirait comme chez moi une télé mais bien plus grande. Plein d’écrans qui racontent chacun leur histoire et soudain je vois les bouquinistes grincheux. mais là ils ont le sourire. Un journaliste en interroge un.

- Alors vous êtes satisfait de l’annonce du Président ? Vos caisses ne seront pas démontées pour l’ouverture des JO.

- Oui, bien entendu. Mais nous serons privés de public et certains touristes ne viendront que pour cette cérémonie. Enfin, nos chères caisses ne bougeront pas.

Sur un autre écran je vois des gens qui parcourent les rues en barque. Ailleurs les maisons sont entourées de neige. Je me rappelle en 2021 elle était venue aussi chez moi, le jardinet, la place, la petite voiture rouge étaient blancs. Je n’avais jamais vu ça. Quand je suis sortie j’ai eu froid aux pattes et suis rentrée en courant. Mon humaine a bien ri !

Je sens des odeurs, comme celle qui envahit la cuisine lorsque mon humaine le matin fait son café après avoir rempli ma gamelle. Mon estomac grogne un peu. Je me promène dans un dédale de fils et bien sûr je me prends une patte dans l’un. Une lumière s’éteint et un homme hurle :

- Quel est le con qui a débranché mon câble ?

Branle-bas de combat. Mais là je n’attends pas la suite et pars en courant mais sur pattes de velours Je veux redescendre. Quitter cette ferraille. Oui mais vous savez que si les chats sont agiles pour monter ils sont handicapés pour descendre. Heureusement un groupe de la télé arrive, appuie sur un bouton et une cage s’ouvre. J’hésite à entrer quand une nana s’écrie.

- Mais qu’est-ce que tu fais là minet. Tu ne peux plus descendre. Allez viens avec moi.

Là, je ne fais pas la fière. je redeviens un minet et me laisse caresser. Quand la cage s’ouvre je donne un petit coup de patte à la nana et pars en courant. Je retrouve la Seine. C’est une grande rivière mais moins large que l’océan.

A suivre ....