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Mon Chemin de Compostelle - 6
Estaing
20 mai –Saint-Come-d’Olt–Golinhac(34km)
L’étape du jour doit nous amener à Golinhac. Nous irons à la ferme Auberge du Battedou. En attendant l’instant béni où elle délace ses chaussures, enlève les chaussettes et nous libère, il nous faut assurer. A. qui marche souvent avec elle, a toujours une histoire à lui raconter. Elle sait écouter; aussi le cheminement est agréable. Quand A. part plus en avant il y a toujours quelqu’un près d’elle, prêt à lui passer sa petite bouteille d’eau, ce qui lui évite à chaque fois de se délester de son sac. Elle a toujours aimé que l’on s’occupe d’elle, elle se laisse choyer même si le Chemin c’est bien nous et personne d’autre qui le faisons.
Estaing, cité médiévale à l’entrée des Gorges du Lot apparaît dans toute la beauté de son château et de son église. Nous traversons le pont sur le Lot et ils découvrent qu’autour s’étend la cité. Pause bière et ravitaillement. Le pain n’est pas livré aussi ils attendent et nous nous délassons. Lorsque P. y retourne, il n’y en a déjà plus. Nous retraversons le pont pour continuer et nous arrêtons dans un champ en pente au bord du Lot pour manger avec du pain de mie. Ne croyez pas que le pèlerin se laisse dépérir. Le secret de la réussite consiste à prendre soin de son corps, on ne marche pas avec sa tête.Les derniers kilomètres de chaque étape sont toujours les plus longs. Jacqueline se retrouve sur un chemin avec P. alors que les autres sont devant. La ferme auberge est annoncée à 3 km. C’est comme pour le Sauvage sauf que là rien n’apparaît à l’horizon, le chemin tourne, tourne encore et jamais rien. Ils sont fatigués, elle surtout, mais rien ! P. lui propose d’arrêter une voiture mais elle ne veut pas (elle ne nous demande pas notre avis mais on est du sien) et soudain P. lui dit « c’est là » et en effet c’est là.
Là où ils sont reçus comme des princes. F. est fatigué par le soleil. Il quitte la table sitôt après l’entrée. Ils mangent tous comme six, en redemandent et lorsque F. que M. réveillera, ira à son tour honorer nos hôtes, il sera servi copieusement. Un groupe de pèlerins du Nord, pays de M., chante sur des textes de Jean Ferrat en toute simplicité. Bonne soirée.
21 mai Golinhac – Conques (24 km)
Pour reprendre le GR65 chemin qui va du Puy à Roncevaux, il nous faut monter à Golinhac et entamer la marche jusqu’à Conques. Vous avez sûrement entendu parler de la mythique descente sur Conques. Vous descendez de la montagne et plongez par des chemins étroits, empierrés, boueux, ombragés, sur Conques. Chaque pas est un exercice d’équilibre. Chaque pierre peut mener à la catastrophe. Les genoux crient « grâce ». Ils sont exaucés car l’arrivée à Conques est un bonheur
Conques devint un haut lieu de pèlerinage après « la translation furtive » des reliques de Sainte Foy martyre. (Terme pudique pour indiquer le vol des reliques à Agen par un moine à la période mérovingienne). Lorsque vous arrivez à Conques, vous empruntez une rue en pente très touristique. La période de l’Ascension à la Pentecôte favorise cet afflux de monde. Le pèlerin est un peu déboussolé.
Heureusement il trouve refuge à l’Abbaye pour la soirée et pour la nuit. Après le rite de la bière rafraîchissante, du casse-croûte avec un énorme sandwich, de la douche vient celui de la petite lessive car le pèlerin doit faire tourner son maigre trousseau. L’étendage se passe très bien, sauf qu’un orage arrose à nouveau le linge. Heureusement la gentillesse des hospitalières lui permet ainsi qu’à M. d’utiliser le sèche-linge.
Les hospitaliers sont des bénévoles qui se mettent au service des pèlerins pour une courte durée, soit qu’ils aient fait le Chemin, soit qu’ils soient en cours, soit qu’ils aient le sens du dévouement. Avant le repas un frère « Prémonté » présente son ordre religieux et invite les pèlerins à leur bénédiction après le repas. Celui-ci est très convivial. Notre ami du nord refait chanter son équipe. Un groupe d’autrichiens d’Innsbruck faisant partie d’une chorale et marchant en Association « pour la vie » nous charme à leur tour.
Puis chacun selon son désir se rend à l’Abbatiale pour la bénédiction ou devant pour faire des photos. La remise d'un petit pain rappelle que les pèlerins du Moyen-âge cheminaient chichement grâce à l’hospitalité des religieux. Nous assistons ensuite à un concert d’orgue.
Sur le chemin il y a le bonheur des rencontres, il y a aussi la tristesse des séparations. Conques verra le départ de F. qui a fêté ce jour ses 40 ans. Sa femme vient le chercher pour le ramener à la vie civile. Après la nuit, ce sera le tour d’A. Ses ampoules le font souffrir et la fin prévue de son Chemin arrive à point. Ils échangent leurs coordonnées.
A suivre ....
Tags : chemin, conques, photo, pascal, toujours
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Commentaires
J' ai fait un stage d'aquarelle à Estaing il y a 7 ans et nous avons vu passer de nombreux pélerins. Bisous
de jolis paysages vous rencontrez dans cette aventure mais que cela doit être dur certins abandonnent ils doivent au fond d'eux mêmes être déçus mais quand on ne peut plus on ne peut vraiment pas continuer et ils doivent quitter avec la larme l'oeil
Coucou Jacqueline, c'est un plaisir de faire le Chemin avec toi. Tu partages tous les moments avec beaucoup de détails, j'ai l'impression d'y être !!! Bisous. Gigi
Je te suis avec plaisir et sans être fatiguée, mais c'est tout de même pas pareil ! Je ne ressens pas comme toi, le soir, l'immense bonheur de se mettre au lit après une journée si emplie ! Bises
chers pieds la tête aussi compte pour savoir lire le plan et réfléchir à quel bon chemin prendre
de beaux villages et villes traversées sur ce chemin qui est si dur parfois
bisous
coucou Jacqueline, Conques est vraiment un beau village, heureusement pour moi, on peut y acceder en voiture bisettes Nicole
Je suis allée à Conques en stop, une vraie galère, nous avons marché davantage que nous ne l'avions imaginé, nous comptions les kilomètres parcourus à pied entre deux courts trajets en voiture, nous pensions arriver en fin d'après midi, il était minuit quand la dernière voiture nous a déposé à destination, nous avons dormi à la belle étoile (sous la voie lactée normal ! ) et au matin nous avons découvert que nous étions à coté du cimetière... et dans mon sac à dos, je transportais bien sûr mon matériel photo qui se résumait à l'époque à deux appareils de très grande qualité qui m'avaient couté en tout trois mois de salaires !
Je ne voulais pas être insultante en parlant de la qualité des photos, aujourd'hui avec un APN de base on fait de très bonnes photos, je pense que c'est le transfert sur le blog qui est à l'origine de la mauvaise qualité...
Bonjour Jacqueline,
Un grand plaisir de lecture, une belle aventure c'est tout simplement sublime et merveilleux. A bientôt pour la suite. Bises bien amicales.
Henri.
11Mimi de BrugesMercredi 24 Avril 2013 à 16:05Deux belles étapes, oh oui les genoux préfèrent les montées que les descentes surtout sur les cailloux. Bravo encore pour ces articles passionnants.
Bisous Jacqueline
La qualité des images est... comment dire ?... enfin c'est dommage car se sont de bien beaux lieux !
9monica et la merMercredi 24 Avril 2013 à 11:29je suis ton chemin avec plaisir
tu sais que dans les monts d arrée il y avait aussi un chemin qui passait par la montagne emprunté par les pélerins qui allaient vers compostelle ) j ai des coquilles St Jacques sur le rebors de la fen,etre pour celà
cette étape est bien belle et bien racontée on la vit
et j aime bien le souvenir du petit pain offert comme au moyen age
bonne continuation ) kénavo bises OCEANIQUE
J'ai vu, je crois que c'est à Conques, autour d'une fenêtre des volets (enfin je ne me souviens pas trop) d'un côté il y avait une femme et sur l'autre un homme, tous deux nus et quand on mettait un volet l'un sur l'autre, ils ... s'emboîtaient !!! Voila tout ce que j'ai retenu de Conques ! Gros bisous et courage pour les kms avalés.
mais j'espère de tout coeur pouvoir le faire....l'avenir le dira !
Oui, j'ai entendu parler de Conques...
c'est comme la descente vers Monistrol ???
Bonne journée ma belle, baignée de soleil !
Bisous et amitiés de nous deux.
Coucou Mounette,
Une belle étape et un endroit pour vous accueillir comme des coqs en pâte. Le tympan de cette abbaye est magnifique.
Bises et bon mercredi
2ecureuilbleu33Mercredi 24 Avril 2013 à 07:15Bonjour Jacqueline. Le cloître est superbe. BisousDélace les chaussures, enlève les chaussettes et boum tout l'monde au sol
Bisous Jacqueline et bon Cremerdi
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Magnifique village que Conques emplies d'une atmosphère si particulière que nous avons visité jeudi dernier lors de notre escapade.
Philippe.