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Renard et corbeau (la suite) (A & A et Cie n° 75)
Il y a eu l'après Bécassine
et aussi
Dans mes fantaisies à la manière du groupe téléphone dans "Cendrillon"
La suite de la fable "Le Chat la belette et le petit lapin"
http://oceanique.eklablog.com/mes-fantaisies-c19166705/9
Maintenant voilà l'après corbeau
Je ne vous narre pas la fable vous la connaissez
***
Renard et corbeau ... les retrouvailles
Maitre renard lunettes sur le nez s’appuyant sur sa canne dans un chemin creux trainait sa vieille carcasse soliloquait dans sa barbe sur ses aventures passées. Comme dans sa jeunesse il était finaud et rusé.
C’est alors qu’au détour d’un sentier, perché sur le dossier d’un vieux banc délaissé, il vit éberlué son compère. Il lui revint en mémoire la manière avec laquelle il l’avait bien eu usant de ruse et flagornerie. Comme la madeleine de Proust il saliva en pensant au fromage vite gagné, vite dévoré. Il regarda son ancien ami un peu benêt d’alors. Trois plumes ornaient sa tête et son plumage était comme lissé avec un râteau aux dents écornées. Il tenait en son bec un fromage si blanc si fin qu’il semblait avoir été écrasé par une meule.
A la vue du Goupil le volatile qui ne volait plus bien haut s’émut. Oui il lui en avait voulu. Oui honteux et confus il ne parla à personne de sa bévue sauf peut-être, les pattes sur la racine d’une bruyère au bord d’une fontaine, à Séléné, une nuit où elle se mirait dans l’onde pure revêtue de sa blanche hermine. D’autres oreilles indiscrètes avaient-elles entendu la confidence. Toujours est-il qu’un mercredi après-midi il vit avec stupéfaction une petite fille jouant à la marelle réciter une fable « Le Corbeau et le Renard ». C’était toute leur histoire au Goupil et à lui. Et même un je ne sais qui la narrer en argot. Il s’était caché puis enfuit en catimini. Pourtant des renards et des corbeaux il y en avait des milliers. Mais lui savait que ça les concernait.
Bon revenons à nos moutons. Le vieux beau n’avait plus fière allure, un peu bigleux un peu boiteux. Le déplumé qui ne voyait pas sa propre déchéance riait sous cape. Doucement il posa sa pitance sur le banc et s’assis dessus. Mais malgré son handicape la manœuvre n’échappa pas au rusé qui déjà imaginait une intrigue à sa façon comme au bon vieux temps.
Bien le bonjour mon ami.
Croa, je n’en croa pas mes yeux, complice de jeunesse. Te voilà bien rendu en âge avancé.
Eh oui, que veux-tu, les ans en sont la cause. Mais toi tu es toujours aussi fringant dans ta superbe redingote.
A ses mots le corbeau se redresse. Se laisse prendre à ces compliments.
Tu croas, pourtant comme toi je ne suis plus de première jeunesse.
Moi j’ai dû courir pour échapper aux chasseurs. J’ai eu parfois le ventre vide. Pas de petit chaperon rouge à dévorer comme Mister Loup. Certain jour pas le moindre petit vermisseau.
Il est vrai que moi j’ai pu picorer dans les champs, partager les rations des petits oiseaux du ciel mises en mangeoire pour les nourrir.
Quoi qu’il en soit je te trouve toujours le plus bel hôte de ces bois.
Le corbeau boit du petit lait, ne se sent plus de joie. Il se trémousse, tortille du croupion.
Goupil pense – Corniaud, c’est gagné je vais encore le berner –
Comme autrefois j’admirait ton envol plein de grâce. Me feras-tu le plaisir de m’en offrir un petit aperçu.
Le volatile s’envole lourdement jusqu’au poteau voisin. C’est alors que redescendant de son petit nuage, sa mémoire le ramène plusieurs années en arrière. Il voit, marri, Maitre renard s’enfuir avec son trophée. Croa,croa, s’exclame-t-il rageur.
Puis stupéfait il regarde son vieil ennemi glapir de souffrance. Il s’approche doucement. Trois dents tombent de la gueule du goupil. J’aurais pu me casser le bec moi aussi.
Alors il se remémore la scène de la veille. Il cherchait sa pitance lorsque sur un terrain en pente il vit voler des fromages comme s’il en pleuvait. Il en attrapa un au vol. Un vieux reflexe lui était revenu et sans demander son reste son larcin en bec il partit pour le déguster en paix. Vous savez la suite …
Tel est prit qui croyait prendre.
Bien mal acquit ne profite jamais.
Vous en avez d’autres des maximes à la noix. Croa, croa…
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Voici ma participation
Le choc d'une photo
Le choix des mots
Courrez vite voir ce que mes complices ... euh ! compères vous proposent
Petitalan
http://petitalanplus.apln-blog.fr/
Alain Gautron
Je suis juste de retour d'une escapade à Lyon.
Je pose mes valises, câline Ondine et viens vous voir.
Tags : corbeau, vit, renard, petit, croa
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Commentaires
11XtianDimanche 16 Décembre 2018 à 09:18Répondre9eliane 69Jeudi 29 Novembre 2018 à 11:26Amusant j'ai bien aiméUn vrai casse-museau pour ce vilain Renard ! En Poitou, on jetait autrefois, il y a très longtemps je ne l'ai jamais vu faire, des petits gâteaux appelés casse-museau à la tête des gens le jour de la Pentecôte au moment de l'office. On les jetait également dans la gueule d'un monstre légendaire bien connu à Poitiers, la Grand'goule.
Bises amicales
Alain
4yves BorredonLundi 26 Novembre 2018 à 16:583danaeLundi 26 Novembre 2018 à 08:50Mariage des mots et de l'image pour le moins bien orchestré et qui démarre une semaine de façon originale.J'aime bien cette suite, c'est plaisant à lire de bon matin alors que tout dort encore et que la nuit est bien noire
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