-
Mon Chemin de Compostelle - 8
25 mai 2004– Cajarc – Vaylats (32 km)
Au petit matin, Ph., sans le sac, les accompagne un bout de chemin, il a beaucoup de mal à se détacher du groupe. Il les quitte à la chapelle de Gaillac. Et nous marchons, nous marchons. Cette fois-ci elle chemine beaucoup plus seule. Ils ne sont jamais bien loin. Le paysage est désert de toute habitation. Pause casse-croûte à Varaire, près du lavoir. L’étape du jour se termine à Vaylats au couvent de la Congrégation des Filles de Jésus. Imposant bâtiment qui contraste avec la gaîté et la gentillesse des Sœurs. Repas pris en communauté.
Isa qui entrera dans leur cercle d’amis est là. Elle était déjà présente à Aumont d’Aubrac et avait partagé l’aligot. Ici le mélange des pèlerins n’est pas de mise et Jacqueline bénéficie d’une chambre seule avec grand lit alors que M. et P. se partagent la leur avec lits individuels. Le rituel des soins permet à tous de se reconstituer. Une jeune femme suisse devait arrêter son Chemin plus tôt ; la rencontre de compatriotes lui fera faire quelques étapes de plus. C’est la magie du Chemin et le bonheur des rencontres.
26 mai – Vaylats – Cahors (28 km)
Ce soir P. et Jacqueline dormiront à Cahors à l’hôtel de la Bourse qui accueille des pèlerins. Le Chemin du Puy à Roncevaux (GR 65) est balisé rouge et blanc et entretenu par les associations de Saint Jacques de Compostelle. Le gîte et le couvert sont répertoriés dans le Miam Miam Dodo ainsi que dans les éditions des différents chemins de la FFRP (Fédération Française de Randonnée Pédestre). Ils se trouvent principalement sur le Chemin ou parfois sur des variantes ou des détours. Ils pratiquent des prix pèlerins car comme le sac, le budget du pèlerin est calculé au plus juste. Partir un mois ou deux suivant le but du pèlerinage demande un investissement assez important, aussi les chambres d’hôtes qui ne font pas de différence avec le touriste sont à prohiber.
Après Vaylats et surtout la marche d’hier sur le macadam, pour la plus grande partie, le genou gauche de Jacqueline donne des signes de fatigue. Elle ne dit rien, avance crânement. Ellle appelle à son aide son ange gardien . Un message d’encouragement et de sympathie de la gardienne de son lieu d’habitation vient à point pour la réconforter. Merci. Sur le chemin nous faisons des rencontres insolites. Ce jour là ce sera Maurice avec sa tente, sa table, ses chaises, ses boissons, les cartes postales que lui envoient ceux qui ont bénéficié de son hospitalité, son livre d’or. Son projet est d’ouvrir un gîte. Bonne chance. (Depuis par le biais d'une publication elle apprendra qu'il est décédé).
La pause a lieu près d’une maison avec borie, servant d’abri aux bergers. Nous doublons un groupe de pèlerins venant de Marseille qui marchent avec un chien. Celui-ci comme nous, souffre des pattes.c Pas
Avec P., Jacqueline devra passer quelques jours seule. En effet M. qui habite près d’Agen doit passer chez lui pour le week-end. Il les retrouvera le lundi de la Pentecôte à Moissac.
Pour l’instant ils sont à un carrefour près de l’autoroute, en pleine déroute. M. qui doit faire son Chemin en réorganisant ses étapes sur 3 jours au lieu de quatre les a quittés. Le guide qu’ils ont gardé n’est pas précis. Un couple de canadiens dans la même situation qu’eux leur dit avoir vu le TGV (M., ainsi appelé par les pèlerins qu’il double) traverser le pont de l’autoroute, alors ils prennent cette direction. Plus de marquage, ils montent vers un village. Juste avant, sur leur droite une similitude de marquage les fait s’engager dans cette direction. Il fait chaud, pas d’arbres, ils marchent, marchent jusqu’à l’intersection avec le GR 36. Faut-il aller à droite ou à gauche, retourner en arrière ou avancer. Ils avancent, remontent en épingle à cheveux tout ce qu’ils avaient parcouru ; montent, montent, pas à pic mais longtemps. Arrivés au sommet ils constatent qu’ils ont changé de vallée, ils ont donc avancé quand même. Des habitants leur donneront des indications après leur avoir permis de remplir leurs gourdes et de se désaltérer. Ils sont à 4 km de Cahors.
L’arrivée à Cahors par le GR est probablement une des plus belles. Depuis la crête le chemin plonge sur la ville lovée dans un méandre du Lot. L’hôtel est fermé, aussi ils ne peuvent pas laisser le sac et vont visiter la ville avec. Ils se reposent surtout dans un parc ombragé. Pour le soir et la nuitée, le restaurant et l’hôtel ne sont pas au même endroit. Leur hôte d’origine portugaise fanfaronne, leur affirmant qu’il fera le chemin mais en faisant la fête tous les soirs. Chiche. Il est d’autre part sympathique.
A suivre ...
-
Commentaires
Très belle région que je connais assez bien, pour avoir randonné aussi pas mal dans ces coins là...le pont Valentré à Cahors est à voir, sympa...bonne fin d'après midi océanique.
joli le chemin chaque jour une belle étappe
ces lavoirs sont superbes
ton voyage est trés intéressant à suivre
bonne journée Océanique
BISES
Une aventure inoubliable surtout pour les pieds je pense....non j'éxagère ces rencontres doivent être merveilleuses .
Bonne journée bises Jacqueline
Cahors doit être une très jolie ville. Ma fille avait fait une photo du pont tout fleuri. Je te souhaite un bon mardi avec de gros bisous
J'ai trop le cafard quand je viens voir mon amie Jacqueline....grrrrrrrr
Merci en tous cas de relater ton chemin de si belle façon.
Bisous et amitiés.
Vos pauvres pieds ne doivent pas vous bénir. J'imagine comme l'arrivée sur Cahors soit être un palisr pour les yeux. Bisous
14superronyLundi 29 Avril 2013 à 20:47Tu parles de toi à la 3e personne ?
Donc, elle a la tête et les jambes Jacqueline pour se taper tant de km à pied.
bizz René
12Mimi de BrugesLundi 29 Avril 2013 à 19:38De longues étapes, pauvres petits petons. En tout cas c'est magnifique tous ces paysages. Allez je continue à te suivre assise dans mon fauteuil.
Gros bisous
merci de partager avec nous les bons et les mauvais moment de ce voyage
belle semaine
ti bo du jour
Coucou Jacqueline, ton récit est très prenant, le découragement se sent entre les lignes, mais aussi la détermination et la volonté d'avancer. Merci du partage. Bisous. Gigi
Bonjour Jacqueline,
Une aventure merveilleuse et extraordinaire, quel courage ! ton récit est vraiment passionnant. Je ne m'en lasse pas. MERCI ! Bises bien amicales.
Henri.
bonjour Jacqueline . je me souviens d'avoir visiter Cahors qui est une très belle ville . bonne journée et gros bisous
32 kms ça fait marcher combien de temps, probablement 8 heures ! Il y a de quoi êre sur les rotules et justement tu as mal au genou. Pourvu qu'il tienne ! Bises Mounette.
c'est quand même pas si évident de savoir se diriger avec les carte il faut une bonne habitude
de beaux paysages de traversés mais pénibles pour les jambes et les pieds
bisous
Repartie dans tes souvenirs de 2004. H-IL a raison, à Cahors le vin est bon. Bises et bon lundi Mounette
Un Grand voyage ! Les pauses doivent être appréciées.
Joli lundi et bonne semaine.
Bisous.
Ymi.
Au fil des moments de découragements, des bonnes surprises, des aides inattendues, on marche aussi beaucoup dans sa tête, je pense. Il y a matière à écrire un livre. Y as-tu songé ?
Bisous
Alain
Ajouter un commentaire
magnifique ce récit et haletant en pensée je le fais avec ton texte depuis le début. Jamais je n'aurai pu faire ça. Il faut une foi inébranlable, pour réussir un tel trajet, puis plus jeune mes activités ne me donnaient pas l'ocasion de faire un pareil chemin, à pied. Les regrets sont superflus on ne refait pas ce que l'on a pas fait. Ma vie était droite et juste, mari, enfants, travail
et tous les jours on remetteit ça. Mais là je ne regrette pas car elle a été riche en émotions, en amour, en rire en chansons. C'est aussi ça les chemins de Compostelle.. Priez celui qui nous donne la force et le bonheur , et le remercier d'y arriver. Ce sont mes chemins de Compostelle..Merci, Océanique pour ce merveilleux récit.
Gros bisous de Josette