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    Mon Chemin de Compostelle - 5

     

    19 mai– Aubrac – Saint Côme d’Olt (23 km)  

      

    Petit déjeuner avec croissants à l’hôtel, après une toilette sommaire, le chemin les reprend.                             

     

    Ph. a pris froid et doit appeler son frère médecin pour avoir des médicaments adéquats qu’il se procure à Saint-Chély-d’Aubrac. L’angoisse de ne pouvoir continuer le prend mais Saint Jacques veille. Ils repartent, le ravitaillement fait. F. a absolument tenu à acheter sur le marché du fromage qu’ils se partageront à l’étape car soit ils sont en demi-pension pèlerin soit ils cuisinent et donc doivent faire les courses, tout ça dans une convivialité fraternelle.

     

    Vous a-t-on dit que chaque matin, elle nous vêt de chaussettes en laine à bouclettes puis nous enferme dans des chaussures montantes jusqu’aux chevilles? c’est confortable mais parfois on étouffe. Heureusement, elle nous libère un peu aux pauses pique-nique.

     

    En passant une rivière A, F. et P., qui ont aussi des pieds qui souffrent, les trempent dans l’eau. M. et Ph. sont devant et lorsqu’elle arrive à son tour A. reprend le chemin. Elle ne s’attarde pas car toute avance est bénéfique. Elle connaît le balisage et se repère assez bien. A un embranchement elle suit sur la gauche une route balisée qui monte puis ne voyant plus de marque s’inquiète car normalement F. aurait dû la rattraper. Elle redescend, voit P. qui lui confirme le bon chemin. Elle lui parle de F. qui a dû se tromper et repart, toujours dans un souci d’efficacité. Elle monte, monte il fait chaud. Le portable qui est prohibé par certains (sur le Chemin on doit couper tout lien avec l’extérieur) nous est bien utile pour les liaisons. Elle appelle M. qui lui confirme être en haut d’une côte, alors elle continue. Soudain elle s’entend appeler (Je rêve). Non, c’est P. qui l’informe qu’ils se sont trompés. Nous redescendons. Après nous apprendrons que nous serions arrivés aussi par la route. C'était le balisage cycliste et eux étaient  néophites

     

    Mon Chemin de Compostelle - 5

     

    Rassemblement avant la descente sur Saint-Côme-d’Olt. Comme l’équipe a pu se reposer en les attendant, M. reste avec elle afin de lui permettre de récupérer. M. est un homme généreux en amitié. Il lui offrira une fleur de lilas cueillie sur le chemin pour adoucir la rudesse de la marche. La fatigue aidant, en voyant le clocher flamme de l’église, Jacqueline demande à M. s’il voit la même chose qu’elle. Oui, ce n’est pas une hallucination. Ils retrouvent le groupe. Celui-ci ne faillit pas à la tradition du verre de bière désaltérant et reconstituant sur la place près de la fontaine. Ils ne sont pas les seuls, trois ânes s’abreuvent aussi. (mais non pas à la bière ...  )

      

         
    Pour la première fois le gîte est chez des particuliers ayant aménagé une partie de leur maison en conséquence. Pas de dortoir ce soir, elle a même une chambre pour elle seule. Petit retour à la vie antérieure : ces messieurs regardent un match de foot. Elle reste un peu après que nous ayons été soignés par notre infirmier personnel. Nous ne sommes pas seuls d’ailleurs à y avoir recours car A. a la plante blessée et F. a des ampoules.

     

    Mon Chemin de Compostelle - 5

     

    Chemin en rouge du Puy en Velay à Conques

     

    A suivre ... 

     

                               

     


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  • Mon Chemin de Compostelle - 4

     18 mai – Aumont d’Aubrac – Aubrac (36 km)

     L’Aubrac, belle région, avec ses champs de jonquilles, de narcisses, de
    violettes, ses vaches blondes aux yeux comme maquillés de rimmel, est assez désertique. Les grandes étendues de pâturages sont délimitées par des

    Mon Chemin de Compostelle - 4murets. Comment sont venus se planter ces blocs de pierre alignés ?. Les pèlerins qui sont passés la semaine précédente ont eu droit à la neige. Nous avons la chance d’avoir beau temps.

    Mon Chemin de Compostelle - 4

      

     

     

     

     

      

    Nous ne savons pas si le bourricot qui accompagne un pèlerin est de cet avis.

    Il met tout son entêtement à ne pas vouloir passer les ruisseaux. Il faut lui taper sur la croupe tout en tirant sur le licol. Alors il démarre

    Mon Chemin de Compostelle - 4 

    Souvent à cause de nous qui ne sommes pas grands et de sa difficulté à monter les côtes, Jacqueline est en arrière. Son obstination à aller jusqu’au bout est son moteur et lorsque Michel doute  qu’elle et nous avec soient capables d’y arriver, elle ravale ses larmes, perd un peu de son assurance mais continue car tant que nous sommes vaillants elle y croit. Nous cheminons (parce que nous sommes sur le Chemin et non parce que nous flânons) car croyez-nous pas question de traîner, il faut suivre ces cinq gaillards, très prévenants

    - mais pas trop n’en faut - comme dit  sa fille   

     

           Mon Chemin de Compostelle - 4 

           
    Nous traversons des plateaux désertiques jusqu’à ce qu’apparaisse la vallée du Lot. Nous longeons des ruisseaux et nous nous embourbons, parce que Jacqueline suit  Ph. 
    Elle râle toute seule surtout lorsqu’elle s’aperçoit que les autres sont passés dans des endroits plus secs. La descente en douceur sur Aubrac lui amène plus de sérénité.   

     

       Mon Chemin de Compostelle - 4     


    Il a été décidé de s’arrêter à la Grange du Pèlerin à Aubrac. Mais avant, désaltération au restaurant, bière pour tout le monde. Dîner sur place et découverte de notre gîte. C’est une grange qui sert d’atelier à une artiste. Des ballots de foin sont à disposition. Il faut étaler le foin, mettre duvet, couverture ou ciré dessus et dormir. Dormir, oui, mais nous avons froid. Elle cherche comme dans la crèche la chaleur humaine en s’approchant de son voisin. Elle dort siur le ciré jaune. Le lendemain matin elle constatera qu'elle l'a éjecté de son carton isolant ! Elle n'a pas bien dormi pour autant.

     

    A suivre ....

      


     
     


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    Mon Chemin de Compostelle - 3

     

    16 mai– Monistrol-d’Allier – Le Domaine du Sauvage (35km)  

    La deuxième étape prévue par F. qui avait tout préparé devait s’arrêter à Saugues (13 km) en plein pays de la bête du Gévaudan dont une sculpture accueille le visiteur à l’entrée qui surplombe la ville.

    Mon Chemin de Compostelle - 3

     L’étape débute par une montée assez raide jusqu’à la chapelle de la Madeleine; chapelle troglodyte du 17° siècle. 

    M., A., F. et P. eux, allaient au Domaine du Sauvage (ferme Templière à 35 km). Jacqueline dit à Ph.

    -  on y va -

     Nous y sommes allés. Tous les pèlerins vous parleront de l’arrivée au Sauvage. Le ruban de chemin long, long, long avec en point de mire au loin (2km) : le domaine  

    Nous  arriverons, épuisés, déboussolés. Et puis miracle : une bonne douche et la fatigue s’envole. Cet état de grâce se renouvellera chaque soir. Quelques provisions achetées sur place font le repas. La nuit en dortoir, ne pas oublier les bouchons d'oreilles !!! 

      

      

      

      

    17 mai – Le Domaine du Sauvage – Aumont d'Aubrac (26 km) 

     

    En quittant le Sauvage nous trouvons sur le chemin la chapelle Saint Roch.

     Mon Chemin de Compostelle - 3

    Saint Roch alors qu’il était blessé fut assisté par un chien qui déroba un pain chaque jour à son maître d’où l’expression pour deux êtres inséparables : 

     Saint Roch et son chien

     

    Mon Chemin de Compostelle - 3

    Etape suivante : La Ferme du Barry à Aumont d’Aubrac en passant par Saint Alban-de-Limagnolle (St Alban célèbre martyr Anglais du III° s). C’est sous sa protection que se placent les moines cisterciens de la Chaise-Dieu qui construisirent un monastère en Limagnolle dont il ne reste plus rien.

    Au XII°s sur d’anciennes fortifications un château est érigé par les seigneurs d’Apcher. Puis les marquis de St Alban l’embellissent d’un portail principal et d’une magnifique cours Renaissance. Aujourd’hui il abrite un hôpital et l’office de tourisme. Nous faisons quelques courses. Après un arrêt à l’ombre d’un arbre pour partager notre déjeuner sur l’herbe, nous quittons la Margeride pour entrer dans l’Aubrac.

    Nous y sommes avec des ampoules. Eux, Ph. et Jacqueline mangent l’aligot au grand dam des autres qui se font la cuisine. L’aligot plat régional de l’Aubrac était le plat de résistance du pèlerin du Moyen-âge.  Une australienne les fait rire par son aplomb, son goût pour le vin français et son ennui à dormir seule.

      

    A suivre .....

      


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    Mon Chemin de Compostelle - 2

     

    15 mai - Départ du Chemin : Le Puy en Velay – Monistrol-d’Allier (29km)  

     

    Le Puy en Velay est le départ d’un des 4 chemins de Saint Jacques de Compostelle en France : la via Podiensis. Les trois pèlerins posent leurs sacs pour la nuit au Grand Séminaire, puis prennent contact avec les lieux : la cathédrale de la Vierge Noire et le Rocher Corneille où culmine la statue de Notre-Dame de France.

     

    L’Association Jacquemine d’Accueil des Pèlerins leur permet autour d’un verre de côtoyer d’autres pèlerins venus d’horizons différents. Une nuit en mini dortoir, la messe, la bénédiction des pèlerins puis la marche commence à la sortie de la cathédrale par une montée qui s’avère ardue, la suite du chemin nous prouvera que ce n’était qu’une mise en jambe. Elle est pourtant fatale à F. qui abandonne à neuf kilomètres du départ pour cause de santé. Le cœur déchiré mais consciente que son Chemin ne fait que débuter, avec Ph. elle repart.

     

    Première rencontre au détour d’un chemin : des jeunes filles nous proposent un café et devisent aimablement sur leur projet ; avec l’argent récolté, elles organisent un bout de chemin pour les jeunes du village.

    Mon Chemin de Compostelle - 2

     Mon Chemin de Compostelle - 2 

      

      

      

      

    Après la chapelle de Rochegude l’étape se termine par une descente vertigineuse sur Monistrol-d’Allier. Avant : un arrêt casse-croûte à Montbonnet et passage à Saint-Privat d’Allier dominant les gorges de l’Allier.

     

        

    La première rencontre du groupe des 6 qui se formera plus tard se passe à l’hôtel des Gorges de Monistrol-d'Allier.

     

    A suivre .....

     

     


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    Sur le Chemin de Compostelle 

     

    Jacqueline faisait partie d’un petit groupe de marche amical. Devisant gaiement, elle annonça qu’elle aimerait bien faire le Chemin de Compostelle. Et chacun de donner son avis. « Je connais un qui… D’accord pour le faire à 4 dont un en voiture …. Je n’ai pas de disponibilité …. C’est trop dur etc., etc. ».

     

    - J’aimerais le faire à pied, sac à dos -

    Régulièrement, elle remettait ça. Mais le projet était encore dans l’œuf. Ce n’était pas le moment, mille raisons valables l’en dissuadaient.

     

    En début d’année dans sa tête, le Chemin s’imposait. Petit à petit, doucement, il s’insinuait. Jacqueline en parlait de plus en plus autour d’elle. Elle rencontrait une amie d’amie qui l’avait fait, se documentait, cherchait d’autres marcheurs animés du même désir qu’elle. Elle avançait en plein brouillard, se mettait des obstacles, écoutait ceux qui la freinaient. Et puis un jour elle déclare 

    - seule ou accompagnée, je pars -.

     

    A compter de ce jour, une fenêtre s’ouvre. F. réticent pour des raisons de santé se joint à sa démarche, prend contact avec Ph. un ami d’amie et le grand jour arrive. Vous aimeriez savoir qui nous sommes pour parler ainsi à sa place : Ceux sans qui rien ne serait arrivé ! Ceux qu’elle ne consulta à aucun moment. Tout était dans la tête. Nous les Pieds n’avions pas eu le droit au chapitre. Pourtant, elle nous choisit de bonnes chaussures, de bonnes chaussettes, un sac pas trop lourd (8/9kg), mais ne nous demanda pas notre avis. Comme on l’aime bien, on est parti avec elle.

     

    Vendredi 14 mai – Cela faillit tourner à la catastrophe lorsque F. et Jacqueline montèrent à Lyon dans un train en partance pour Stuttgart … Heureusement, tout rentra dans l’ordre. Saint Jacques veillait.

     

    Rencontre à la sortie de la gare du Puy en Velay avec Ph. qui vient de Perpignan

     

    A suivre ....

     


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