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    Sur le Chemin de Compostelle 

     

    Jacqueline faisait partie d’un petit groupe de marche amical. Devisant gaiement, elle annonça qu’elle aimerait bien faire le Chemin de Compostelle. Et chacun de donner son avis. « Je connais un qui… D’accord pour le faire à 4 dont un en voiture …. Je n’ai pas de disponibilité …. C’est trop dur etc., etc. ».

     

    - J’aimerais le faire à pied, sac à dos -

    Régulièrement, elle remettait ça. Mais le projet était encore dans l’œuf. Ce n’était pas le moment, mille raisons valables l’en dissuadaient.

     

    En début d’année dans sa tête, le Chemin s’imposait. Petit à petit, doucement, il s’insinuait. Jacqueline en parlait de plus en plus autour d’elle. Elle rencontrait une amie d’amie qui l’avait fait, se documentait, cherchait d’autres marcheurs animés du même désir qu’elle. Elle avançait en plein brouillard, se mettait des obstacles, écoutait ceux qui la freinaient. Et puis un jour elle déclare 

    - seule ou accompagnée, je pars -.

     

    A compter de ce jour, une fenêtre s’ouvre. F. réticent pour des raisons de santé se joint à sa démarche, prend contact avec Ph. un ami d’amie et le grand jour arrive. Vous aimeriez savoir qui nous sommes pour parler ainsi à sa place : Ceux sans qui rien ne serait arrivé ! Ceux qu’elle ne consulta à aucun moment. Tout était dans la tête. Nous les Pieds n’avions pas eu le droit au chapitre. Pourtant, elle nous choisit de bonnes chaussures, de bonnes chaussettes, un sac pas trop lourd (8/9kg), mais ne nous demanda pas notre avis. Comme on l’aime bien, on est parti avec elle.

     

    Vendredi 14 mai – Cela faillit tourner à la catastrophe lorsque F. et Jacqueline montèrent à Lyon dans un train en partance pour Stuttgart … Heureusement, tout rentra dans l’ordre. Saint Jacques veillait.

     

    Rencontre à la sortie de la gare du Puy en Velay avec Ph. qui vient de Perpignan

     

    A suivre ....

     


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    Que m'inspire cette photo en 20 mn !!! 

    Atelier d'écriture du 15 mars 2013

    Attend avant de me prendre en photo, assied toi, je vais te raconter mon histoire. 

    Je m'appelle Fourchette et mon compère c'est Couteau.  Là tu peux faire un cliché, nous prenons la pose. 

    Au départ mes échasses n'existaient pas. Juste deux piquets indiquaient l'entrée de la petite maison derrière nous. 

    Un jour un parisien passant par là eu une vision. Un resto en pleine nature. Le site s'y prêtait. 

    Il fit faire un plan par un architecte. C'était grandiose. Il venait souvent se promener et la vision se réactivait à chacun de ses passages. 

    L'architecte lui présenta les plans qui collaient parfaitement avec l'idée qui germait dans le cerveau un peu farfelu de l'amoureux du terrain laissé en friche. 

    Notre homme paya l'étude, mit les papiers soigneusement dans un tiroir de son appartement de l'Ile de la Cité à Paris. Sur la pochette de ces documents il écrivit  

    - Projet d'un rêve - 

    Un jour il arriva suivit d'un camion duquel il extirpa la structure de nos futures échasses. 

    Nous, il nous adopta lors d'une foire régionale où étaient exposé tout un tas d'objets insolites. Il fit fabriquer un socle bandeau qu'il intitula  

    - Resto - 

    Puis il nous installa tout en haut, moi Fourchette et mon compère Couteau. 

    Là, tu peux faire un deuxième cliché. 

    A l'entrée, afin que chacun sache que l'espace était libre il fit mettre une pancarte  

    - Ouvert - 

    Si tu le veux, après la photo d'ensemble, tu pourras t'assoir sur l'herbe avec ton pique nique, puis après, faire la sieste. Tu vois c'est calme.  

     Tu veux savoir si la petite maison est habitée ? 

    Non, elle est là pour faire jolie dans le décor.  

    Qu'est-ce qu'on va devenir ? 

    Le parisien fait confectionner la troisième pancarte : 

    - Restaurant gastronomique  

    Sainte Bidule à 5 km 

    Menu du terroir 

    Ouvert toute l'année - 

    - Et le terrain ? quoi le terrain ... rien. Juste un support publicitaire.  

    Alors ! et les plans ? 

     Ce sont ceux de la construction du restaurant de Sainte Bidule, 5 kilomètres plus loin. 

    Reviens dimanche prochain, c'est le jour de l'inauguration.  

    Allez encore une photo ! clic clac.  

    C'est dans la boite !!!  

    Mars 2013 

     


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    J'aurais voulu vous dire  

     

    J'aurais voulu vous dire : 

    Bleuets dans les champs 

    Rouges-gorges dans les cerisiers en fleurs 

    Soleil en éclats de joie. 

    Caresse du vent dans mes cheveux fous 

    Belle jeunesse 

    Insouciante dans sa candeur. 

     

    J'aurais voulu vous dire ....  

     

    Mais, là-bas ! 

    Les champs sont en bataille 

    Le rouge souille les gorges déchiquetées. 

    Le coquelicot fleurit aux cœurs transpercés 

    Sous l'éclat de la mitraille ; 

    Soleil noir en berne, 

    La jeunesse meurt dans la fleur de l'âge 

     

    J'aurais voulu vous dire :  

     

    Rimes primesautières, 

    Humour caracolant 

    Esprit romantique, 

    Muse du Poète, 

    Les mots : toute une histoire ; 

    Les histoires ! un roman : 

    Romans historiques 

    Romances pour fleur bleue, 

    Policier fleuve noir, 

    Essais philosophiques 

     

    J'aurais voulu vous dire  

     

    Mais, là-bas ! 

    Dans le cachot d'une prison 

    Un poète, sans rime perd la raison, 

    Un garde-chiourme ignare 

    Torture avec raffinement 

    L'écrivain maudit 

    Pour cause de « Liberté » ! 

    Mais, là-bas, 

    On brûle, on interdit les manuscrits. 

     

    J'aurais voulu vous dire ...  

     

    En France aujourd'hui, 

    Le Soleil se lève encore sur la pensée du Monde. 

     

    1990 

      


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    Monologue à deux voix

     

    Monologue à deux voix  

     

    Dis-moi quelque chose,  

    Un mot ! Juste un mot,  

    Ne reste pas là,  

    A me regarder ainsi.  

    Parle-moi, explique-toi !  

    Explique-moi ! 

     

    Tu n'es pas heureux ?  

    Tu n'as pas tout ce que tu désires ?  

    Allez raconte-moi.  

    Viens t'asseoir près de moi  

    Comme lorsque tu étais bébé.  

    Là, mon petit, tu es bien ? 

     

    Tu sais que je t'aime !  

    Tu ne m'aimes plus ?  

    Allez, embrasse-moi .......   

     

    Et l'enfant ravala le mot  

    Les mots  

    Qui lui auraient fait tant de bien  

    A lui  

    Mais qui lui auraient fait tant de mal  

    A elle 

     

    Partir ................. Liberté 

     

    Ah ! Pouvoir lui dire  

    Maman je t'aime  

    Mais aussi  

    Maman j'étouffe.  

    Desserre les liens que tu tisses autour de moi.  

    Ouvre la cage où tu me retiens prisonnier. 

     

    J'ai soif d'aventure,  

    J'ai faim d'espace.  

    Je veux me confronter au Dragon  

    Dompter les océans en furie  

    Me noyer dans le regard bleu  

    De la petite Sirène. 

     

    Dormir sous les étoiles  

    Ne plus voir dans tes yeux  

    Le reflet de mon impuissance.  

    Je veux croquer la vie .....  

    Sans avoir mal au ventre.  

    Conquérir le monde .....  

    Sans avoir mal aux pieds 

     

    Je veux ..... Je veux .....  

     

    Et l'enfant saoulé de rêves  

    Se blottit dans les bras accueillants  

    Et la mère apaisée berça ... son tout petit .....  

     

    Et les mots ... doucement  

    S'en allèrent sur la pointe des pieds.  

     

    PARTIR ~~~~~ LIBERTE ~~~~~ 

     

     1984 

     

     

    Ce monologue à deux voix est celui tenu entre moi et moi !!!

    Entre désir et réalité !

    Ne pas se laisser enfermer

    Je crains l'enfermement

     

     

     


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    2009 Paris-Roncevaux 1100 km

     

    Hommage à ma carcasse

     

    Partant sur le Chemin 

    Du Puy à Fis Terra 

    De Vannes à Vannes 

    Un Tro Breiz  en Bretagne

     

    D'Arles à Puente la Reina 

    De Paris à Roncevaux 

    De Vézelay à Andélaroche 

    Vous avez souffert mes pieds

     

    Puis vous vous êtes aguerris 

    Pour me donner 

    La liberté d'esprit 

    D'Andélaroche au Puy

     

    Merci 

     

    Vous les chevilles 

    Qui parfois flanchez 

    Mais toujours vaillantes 

    Vous avez suivi

     

    Merci 

     

    Sans vous les jambes 

    Aux mollets fermes 

    N'êtes jamais restées derrière 

    Courageusement  avez dit oui

     

    Merci 

     

    Genoux charnières 

    Avez aussi souffert 

    Mais le soir câlinés 

    Le matin toujours prêts 

    Malgré quelques soucis

     

    Merci 

     

    Hanches équilibre 

    Après être chauffées 

    Sans jamais rechigner 

    Sur les chemins fleuris

     

    Merci 

     

    Posé sur les épaules 

    Le sac parfois lourd 

    Avait pris appuis

     

    Merci 

     

    Ajusté sur le dos 

    A se faire oublier 

    Réserve indispensable 

    Donnait le change 

    L'eau de vie 

    Les en-cas d'énergie

     

    Merci

     

    A vous les chaussures 

    Quelques fois remplacées 

    Aux semelles usées 

    Avaient cette année 

    Votre contrat, remplit

     

    Merci 

     

    Sans toi ma carcasse 

    Pas encore fléchissante 

    Je ne serais 

    Qu'un pur esprit

     

    Merci 

    2011

     


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