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Vie de Chien
(conte naïf sorti de mon imagination, raconté à A. quand elle était plus petite)
- T'es encore là toi. Qu'est-ce que tu veux ?
- Rien, juste je regarde. Ca sent bon ce que tu manges.
-Tu veux goûter ?
- C'est vrai, tu voudrais bien !
- Ouais !
- …
- Eh ! doucement, tu manges tout, ma parole t'as pas mangé depuis des mois.
- Pardonne-moi, je ne me suis pas rendu compte.
Nom d'un chien ! Voila que je me fais un copain et que je me conduis comme un sagouin. C'est malin. Heureusement ce n'est pas un chien des rues, il est bien élevé. Devant mon air confus il aboie d'un coup joyeux, - Ouaf ! alors j'aboie avec lui - Ouaf ! Que c'est bon. Pris d'une envie de rire nous aboyons ensemble comme des fous. ... Ouaf !!! ouaf !!!
- Attention, on va se faire remarquer.-
En effet la lumière s'allume.
- Planque toi derrière ma niche, là dans le noir et arrête de gesticuler.
Il en a de bonnes. Je suis si content que j'aimerais le crier sur les toits. Mais à ce moment là, la porte s'ouvre, un monsieur regarde de tous les côtés et s'exclame :
- Qu'est ce qui se passe Fangio ?
Devant la gamelle vide Fangio prend un air dépité, quel comédien ! Décidément, je m'amuse ce soir.
- Quoi, tu n'as pas eu ta pâtée. Il remue la queue.
-Sébastien, ton chien a faim, tu l'as oublié ce soir, allez, fait vite.
- Mais papa, je t'assure que je lui ai fait sa soupe. Bon je te redonne une petite portion et après tu me laisses tranquille j'ai encore des devoirs à faire.
Qu'il est malin ce Fangio. Le voila qui avale la ration en deux coups de langue. Cette fois-ci il ne m'en propose pas. On ne sait jamais !
- Dis donc quel palace ta niche ! Digne d'un prince.
Fangio ne répond pas la quiétude d'un ventre plein le gagne. Il se love au fond de sa niche et je comprends que pour ce soir la fête est finie. Je repars vers ma vie de nomade. Comme chaque nuit je dégote un coin à l'abri du froid et rêve d'une vraie vie de chien.
- :- :- :- :- :- :-
- Dis Sébastien pourquoi il nous suit ce chien ? Il est sale mais a l'air gentil. Tu crois qu'il est perdu ?
- Allons dépêche toi on va être en retard à l'école. Et toi le cabot tu veux que j'te botte le derrière.
- Méchant, je vais le dire à maman que tu bats les animaux malheureux -
-T'es bien une fille, toujours à rapporter et à pleurnicher, tient, voila les copains.
Il vaut mieux que je taille la route encore une fois. A la mine des garnements je sens que ça va encore être ma fête. Salut la petite fille. J'aimerai bien te connaître et savoir ton prénom. T'es jolie tu sais. Voilà que je deviens poète. Je dois avoir de la température. Il faudrait que je me soigne.
En attendant l'urgent concerne la pitance. Avec leur manie de tout mettre dans des sacs en plastique pas moyen de savoir ce qu'il y a dans les poubelles. C'est plus une sinécure. D'autant que j'ai de la concurrence. Eh ! Oui, avec tous ces SDF les SNDT doivent partager. Si ce n'est pas une honte ! Pour les chats il y a toujours une mémère avec une boite remplie de restes. Pour les oiseaux, les amoureux des piafs, des mésanges et rossignols en tout genre, leur mettent des graines. Les chevaux ont des enfants heureux de leur donner des croûtes de pains, moi les enfants me jettent des pierres. C'est pas juste ! Est-ce que c'est de ma faute si je suis sale, que je ne sens pas aussi bon que Fangio, que ma fourrure n'est pas aussi soyeuse que celle des minets ? Vous me trouvez bien amer ce matin ! C'est qu'hier au soir, j'ai redécouvert le goût du luxe. Ce matin la galère est d'autant plus dure.
Eh ! Mais je rêve, vous savez ce que je viens de voir ? Martin, un vagabond s'est fait sonner les cloches par une mégère parce qu'il avait volé une pomme. J'ai pas intérêt à traîner dans le coin. Cette fois-ci j'hallucine, alors que la harpie criait à s'époumoner, deux des garnements qui me poursuivent de leurs quolibets piquaient des carambars. Vous n'auriez pas pu prendre aussi un os pour moi pendant que vous y êtes. Si je les désignais à la vindicte de la force publique, ça me vengerait. (Vous avez vu, j'ai du vocabulaire, c'est qu'il me reste encore des souvenirs du temps où je vivais chez les notables.) Seulement, j'ai les crocs à dévorer un facteur mais pas à tâter du gringalet Allons faire un tour vers les immeubles là où les poubelles sont pleines.
- :- :- :- :- :- :-
A suivre
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Vie de Chien
(conte naïf sorti de mon imagination, raconté à A. quand elle été plus petite)
Parce que vous avez deux pattes, vous vous moquez en me voyant, vous pensez que ça ne doit pas être drôle tous les jours la vie de chien. Ce n'est pas moi qui vous contredirais. Allez vous asseoir sur le banc, là-bas à l'écart, sur la place du Chater à Francheville, je vais vous raconter mon histoire …
Pas le temps, trop tard, les gosses sortent de l'école et j'ai intérêt à tailler la route, car je suis leur souffre-douleur. A plus tard.
Kaï, Kaï, Kaï … Qu'est ce que je disais, ils me lancent des pierres en poussant des cris ?
- Alors le kleps, on s'le fait c'marathon ?
- T'as pas mangé aujourd'hui, prend c'cailloux ça t'tiendra au ventre
- Hé, les gars arrêtez, laissez ce chien pouilleux, j'ai des bonbons
S'écrit une petite blondinette avec des couettes.
Elle est gentille, mais si elle n'avait pas dit chien pouilleux, j'aurai mieux aimé. Remarquez, elle n'a pas tout à fait tort, c'est vrai que je sens mauvais, que je suis maigre et que j'ai sûrement des puces. Mais enfin on a sa dignité !
- Eh ! Qu'est-ce que t'as à m'regarder comme ça ? Tu veux ma photo, non mais des fois. Toutou à sa mémère, chienchien de famille. Il est bon le nonoss, elle est chaude l'eau du bain …
- :- :- :- :- :- :-
- Si ce chien n'était pas si sale, je lui aurais bien demandé de venir jouer avec moi à la balle. Il n'est pas seulement sale, il est hargneux. Tiens, j'entends les enfants qui rentrent de l'école, chouette je vais aller me promener. J'ai vraiment envie de me dégourdir les pattes.-
- Sébastien, t'as vu le pauvre chien, il a l'air malheureux
- Ouais ! T'arrives, j'ai faim et Fangio nous attend pour aller faire un tour à la rivière
- :- :- :- :- :- :-
Moi aussi avant j'avais une maison avec une gentille maîtresse et tout et tout … Un jour je les ai vus tout triste. Alors j'ai écouté ce qu'ils se disaient.
- Ma chérie, c'est merveilleux cette promotion, le bébé va pouvoir avoir sa chambre dans notre nouvel appartement. Orléans est une petite ville mais plus grande que Francheville. Tu vas voir, tu te feras plein d'amies.
J'ai pas compris tout de suite ce que ça changerait pour moi, cette nouvelle si extraordinaire. J'avais bien des copains qui avaient vu débarquer un matin un petit paquet hurlant, puis gazouillant. Après une période de mise à l'écart la vie avait repris avec un compagnon de jeux en plus. Certains avaient changé de maison. Donc là rien de particulier, jusqu'au jour où j'entendis :
- Chéri, plus le temps approche, plus je suis triste à l'idée de devoir me séparer de Tommy.
Se séparer de moi (oui Tommy c'était moi). C'est ainsi que j'allais un beau matin dans une famille étrangère. Elle ne m'aima pas et moi je n'y fus jamais heureux. La maison se situait à une dizaine de kilomètres d'ici. Un jour de blues plus fort que les autres je me suis enfui et maintenant me voilà S.N.D.T. (sans niche du tout).
A suivre ...
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Surprise !
Un nouveau chat est venu me saluer
Très jeune je n'ai pu encore bien le capter
Tant il s'ingéniait à bouger
Etait-il en visite !
Vient-il de s'installer !
Il vous faudra patienter
Je vous tiendrai au courant !
Miaou
Vous ne verrez plus
L'écaille de tortue
Il a déménagé
Il reste dans mes pensées
Et dans la galerie de portraits
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Photo de Ph; Dagorne
Messagère de l'espoir
Fendant l'air, sérieuse
Les ailes déployées
La mouette rieuse
Vole vers sa destinée
Traversant l'océan
Venant droit de son île
Pose sur le continent
Sa sérénité tranquille
Avec elle, elle amène
La joie et l'espérance.
Pourtant au loin la haine
Crée des désespérances.
Les oiseaux de malheur
Fondent sur les peuples avides
D'une miette de bonheur.
Honte à l'ardeur fratricide !
Désirs légitimes
D'honneur et liberté. ...
Un dictateur opprime
Ses frères en humanité
Ici la mouette privilégiée
Regarde le firmament
Devant l'horreur affichée
Vole vers Jonathan le Goéland
Ivre de liberté
De tendresse et d'amour
Loin de ses rêves brisés
Elle part sans détour
Là-bas de l'autre côté
Un peuple martyrisé
Enterre son cœur maltraité
Lève son drapeau retrouvé !!!
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